Une facture plus lourde que promis pour les parents d’élèves

Les parents devront débourser entre 2 et 19 euros par mois, en fonction du quotient familial alors que le maire de la ville avait annoncé un forfait annuel de 10 à 20 euros.

Vendredi, les élèves des écoles maternelles et élémentaires ont découvert leur nouvelle semaine de quatre jours et demi, à la sauce lyonnaise. À rebours des préconisations du ministère de l’Éducation, la troisième ville de France a fait le choix de condenser trois heures d’activités périscolaires durant le vendredi après-midi. Les 36.650 enfants des écoles publiques auront également classe le mercredi matin.

La réorganisation des temps scolaires coûtera 15,9 millions d’euros en 2015, dont 3,5 millions de la Caisse d’allocations familiales et un million concédé par l’État. 7,9 millions d’euros sont pris en charge par la commune, mais les familles sont également mises à contribution, à hauteur de 3,41 millions d’euros. Contrairement aux promesses du maire de Lyon lors de la campagne municipale – où il avait annoncé un forfait annuel de 10 à 20 euros – les parents devront débourser entre 2 et 19 euros par mois, en fonction du quotient familial.

«Les parents sont obligés de payer pour un temps scolaire qui jusqu’à lors était gratuit, ils ont le sentiment d’être piégés»

Hélène Cotaz-Bertholet, déléguée générale de la PEEP du Rhône
«Les parents sont obligés de payer pour un temps scolaire qui jusqu’à lors était gratuit, ils ont le sentiment d’être piégés», résume Hélène Cotaz-Bertholet, déléguée générale de la PEEP du Rhône.

Si tous les enfants inscrits ont pu être accueillis, la réorganisation n’était pas encore totalement opérationnelle vendredi. «Les programmes sont globalement finalisés mais évolueront en fonction des goûts des élèves durant le mois de septembre», insiste Anne Brugnera, adjointe à l’éducation.

Autre son de cloche du côté des familles: «Les parents qui choisissent d’inscrire leurs enfants doivent obligatoirement s’engager pour l’année. Or, dans la majorité des écoles, on ne connaît toujours pas le programme des activités, déplore Hélène Cotaz-Bertholet. Dans les écoles où le programme est finalisé, on reste dans le flou avec des intitulés comme “activités manuelles” ou “jeux extérieurs”.»

Pour assurer l’encadrement des activités, la Ville de Lyon a recruté 104 directeurs de centres de loisirs (un par groupe scolaire) et 1100 animateurs. «Nous enregistrons un taux d’inscriptions de 59 % pour les vendredis, précise l’adjointe à l’éducation. Les recrutements d’animateurs vont donc se poursuivre si les inscriptions augmentent.»

Afin d’affiner le dispositif, la Ville précise que des phases de concertation avec les parents d’élèves seront assurées durant l’année scolaire.