Médicaments : un taux de remboursement unique pourrait être instauré

Un taux de remboursement unique pourrait être instauré dans les prochains mois si l’on en croit l’information dévoilée par les Echos. Le quotidien consacré à l’économie a en effet révélé les propositions élaborées par le groupe de travail chargé de « l’évaluation des produits de santé ».

Cet organisme qui se réunit à nouveau le 8 septembre prochain doit transmettre des recommandations à Marisol Touraine, l’actuelle ministre de la Santé. Elles visent à remettre à plat le système des taux de remboursement des médicaments pour favoriser des économies.

La présidence du groupe de travail, Dominique Polton, a également évoqué une autre possibilité pour contribuer à faire baisser le déficit de la branche maladie. Il s’agirait de supprimer le premier taux de remboursement, fixé à 15%. Celui-ci concerne les médicaments jugés assez peu utiles ou efficaces. Il y actuellement quatre taux, le premier est de 100%, le second s’élève 65%, le troisième à 30% et enfin le dernier avait été fixé à 15%. Ils correspondent à un service médical rendu (SMR), une valeur représentant l’utilité d’un médicament pour le traitement d’une pathologie. Ce sont les médicaments comme le Gaviscon, le Débrida ou encore le Tanacan, jugés comme relativement peu efficaces, qui pourraient ne plus être remboursés et être totalement payés par les Français qui en consomment.

Le docteur Gilles Urbejtel, trésorier du syndicat des médecins généralistes MG France, a un avis nuancé sur cette mise à plat du taux de remboursement. Il s’inquiète par exemple d’un éventuel « effet de report » si certains produits ne bénéficient plus du taux à 15%. Les adultes ou les enfants seraient effectivement susceptibles de prendre d’autres médicaments vendus à des tarifs plus avantageux mais qui entraîneraient des effets secondaires. Par ailleurs, il est dubitatif quant aux économies qu’il serait possible de faire avec cette mesure.

Les critères du SMR pourraient être également redéfinis selon Dominique Polton, qui joue son rôle de conseillère auprès de la direction de la Caisse nationale d’assurance maladie. Elle estime qu’il serait temps de les « clarifier et simplifier ».